Ce soir le vent s'est faufilé sous les vieilles portes de la maison
Il n'a pas ménagé son ardeur pour forcer le passage;
Il sait comment s'engouffrer et se mettre au plus près de mes inquiétudes
Il s'est posé sur ma peau, m'a glacé le corps tout entier
Ce soir, une fois de plus il n'avait pas l'intention de chercher une autre proie
Il m'a enveloppée, il a d'abord défait pull de laine, jupe orangée, dentelles
A pris la place de ces tissus pour m'étreindre entièrement
Le vent glacial ne cicatrise jamais les plaies, il les rend plus douloureuses
Et ce soir il a cherché à me rendre plus invisible encore, à m'éteindre
Il est venu, bien décidé de me donner du fil à retordre
Alors ce soir, dans ses tourbillons, j'ai soufflé très fort, beaucoup plus fort que lui
J'ai enfilé un pull moelleux, bu une tisane aux douces épices
J'ai laissé les larmes rouler sur mes joues et oublié le fil emmêlé
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